« La psychiatrie est en crise, les soignants au bord — voire pour certains déjà — en épuisement professionnel et les patients en grande souffrance », affirme le député Brahim Hammouche (Modem), dans l’avant-propos du rapport d’information de la mission relative à l’organisation de la santé mentale, dont il est président. Présenté en septembre devant la commission des Affaires sociales par les députées Caroline Fiat (La France Insoumise) et Martine Wonner (La République En Marche), celui-ci pointe « les nombreux dysfonctionnements qui jalonnent le parcours du patient ». D’abord, un insuffisant développement du suivi ambulatoire « ainsi que des structures d’amont et d’aval », selon la synthèse du rapport. « De ce fait, la pression que subit toute la filière de soins se concentre sur l’hôpital psychiatrique », alors que « la crise aurait pu être évitée si elle avait été traitée en amont » dans un CMP ou chez un psychiatre libéral. Autre « dysfonctionnement » : le recours à l’hospitalisation sans consentement qui « s’accroît, faisant peser une pression supplémentaire sur un hôpital public déjà embolisé ». Le manque de structures en aval, par ailleurs, « conduit à des durées d’hospitalisation beaucoup trop longues pour des patients » ainsi « chronicisés », poursuit la synthèse. Résultat : l’hôpital psychiatrique est « saturé » et « très isolé dans la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiques », le tout dans un système « très cloisonné dans lequel les acteurs peinent à se coordonner ». « Le « secteur » se retrouve alors contraint de tout faire, sans en avoir les moyens. »

Face à ce constat bien pessimiste, les rapporteures appellent, entre autres, « à un changement structurel de l’offre de soins en santé mentale, qui doit être organisée autour du patient, et non plus autour de structures », s’affirmant « convaincues de la nécessité d’opérer un virage ambulatoire beaucoup plus poussé et de s’orienter vers un travail « en réseau ».

Source : http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i2249.asp